370               MEMOIRES DE PIERRE U* LESTOILE.
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tholique, comme e3tant un maudit relaps et excommu­nié ; et qu'ils vouloient avoir un roy vrai et franc ca­tholique,, qui fust grand, fort et puissant,1 pour les defendre. Ce qu'aiant esté rapporté à madame de Ne-moux par frere Daniel, augustin, son confesseur, dit qu'ils auroient un roy voirèment, mais que ce seroient ses fils qu'ils leur bailleroient : non pas tel possible qu'ils demandoient, ni à leur appétit, mais tel qu'il leur faudroit : monstrant ladite dame contenance d'es­tre faschée contre eu*.
Un nommé Le Riche, aprés avoir leii un de ces beaux placcards plaqués au quarrefour Saint-Sevrin;dit
tout haut que c'estoient des fils de p.....qui l'avoient
fait, et qu'ils n'i avoient pas mis leur nom. Sur quoi aiant esté hué par quelques uns des Seize qui se trou­verent là, fust defendu par un autre survenanti qui en arracha un, et dit qu'il faloit pendre et estrangler, comme meschans et séditieux, ceux qui avoient fait les placcards, avec tous ceux qui les soustenoient. Mais ce quarrefour se trouvant fort de seize, il fallust que l'un et l'autre se teussent et se sauvassent. Les aucteurs des placcards furent apelés à Paris protestans, semon-neus et desavoueus, pour ce qu'aux dits placcards tous les trois y estoient.
Le mardi vingt-séptieme de ce mois, les Estats as­semblés firent plainte des placcards, comme y allant de leur honneur ; requirent qu'information et justice fust faite de ceux qui s'en estoient mesles; protestèrent, à faute de ce faire, de se retirer.
Ce jour, nostre maistre Martin, un des Seize, pres-chant à Sainte-Croix de la Bretonnerie, devient fol eu prescÈiant, parle de chanter la messe aprés disner. En-
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